Dans la peau
Une journée pleine de notes. Des mélodies qui sonnent, résonnent et s'envolent. Du blues, surtout. Cette musique qui prend les tripes. La base de tout ce qui emmène Lulu bien au delà des nues.
Romain a amené sa guitare, dans un étui tout noir. Arno s'est installé à la batterie, et chacun à laissé faire la magie. Le temps s'est arrêté pour l'après-midi.
Tout a vibré. Les cordes et les peaux mêlées. Les sourires, les regards étoilés. Et la musique a chanté.
Lulu, même si elle s'est régalée, et qu'elle en a redemandé, n'a pas beaucoup participé. Seulement photographié. Alors que tout en elle lui crie d'attraper une guitare ou un djembé, ou encore de se mettre à chanter, se laisser aller, quelque chose la freine. Elle estime peut-être que ce qu'elle sait faire n'est sûrement pas suffisant pour se fondre dans l'instant. Elle a peur. De quoi? Elle ne sait pas exactement. Arno essaie, lui tend la main, d'un regard il l'invite, l'incite, mais elle refuse, en retrait, spectatrice.
Elle tente pourtant d'y travailler, vaincre le trac, c'est une belle idée. Mais elle a déjà avancé, puisqu'elle ose ici se livrer...
Une belle ambiance règne dans le salon. Un moment calme, une énorme émotion. Et elle va la garder vivante jusqu'à très tard ce soir, lumineuse et souriante dans sa mémoire.
Il paraît que la vie sans musique ne vaut la peine d'être vécue. Ça tombe à pic, pas une seule journée sans musique dans la vie de Lulu. C'est un besoin viscéral, une addiction de plus.
C'est à se demander même, si ce ne sont pas des notes qui lui coulent dans les veines.
Ce vieux rêve de monter sur scène...
Mais que ce soit le style, le chanteur, le rythme ou la partition, ce qui compte, c'est l'émotion.
Et là, Lulu connaît la chanson.