Celui que je ne voulais pas

Il est arrivé en tout début de soirée, et il faut dire que je ne l'attendais pas celui-là. Je l'ai poliment évincé, en pensant à autre chose, en m'occupant les doigts ; ne pas le regarder dans les yeux, surtout pas. Encore trop de choses à faire avant de subir son poids sur mes paupières...

Comme il s'en est allé, petit sursis récupéré, j'en ai profité pour commencer une fleur au crochet, et papoter avec Orphée. J'ai aussi bouquiné, écouté l'amoureux respirer, chassé de mes oreilles les bruits de la télé, enfilé mes mitaines, juste pour sentir la chaleur de la laine.

Je pensais qu'il reviendrait tôt, mais il m'a laissé tranquille, ne m'a pas fait son habituel numéro.
Mais alors que j'étais tranquillement en train d'écrire un billet, je l'ai senti sur mon épaule se poser. Chuchoter... Me murmurer qu'il allait gagner...
Il s'est servi du silence de la pièce pour guetter le moindre de mes faits et gestes.

D'un revers de la main je l'ai chassé. Mais...

Parce qu'il y a toujours un mais, un empêcheur de tourner en rond. Lui s'installe en me tapotant le front.

Ça y est, j'ai sommeil. Ou c'est le sommeil qui m'a. Je ne sais pas qui gagne cette partie là.
Toujours est-il que mes paupières s'alourdissent d'un certain poids. Ça leur tape sur le nerf, celui qui les relie directement à mes doigts.

Est-ce que demain le jour se lèvera avant moi ?...

Comments

[Gwen]

car je me doutais bien qu'il y avait à chercher du second degré... mais je m'y suis laissé prendre !
Bravo Lulu !
Que j'aime à te lire, ainsi que quelques autres blogueurs communs (je retrouve aussi leurs traces chez toi)
Bon dimanche
Gwen

[Aude]

J'ai eu peur que ce soit le bourdon.

[Valérie]

C'est un joli texte.

[Truly]

J'aime, rien d'autre à dire...

Loïc

..et toi dans tes tiroirs :))