Trousse de secours
Crever l'abcès.
Pour guérir et pouvoir à nouveau avancer.
Cracher des mots durs pour nettoyer les blessures, les désinfecter à l'eau salée, et les panser comme on peut, parce qu'il n'y a pas d'école qui nous apprenne à vivre heureux.
Dire, encore une fois dire, et ne pas interpréter ce que l'autre a pu imaginer, laisser les rancœurs de côté, autoriser les sourires, décortiquer les peurs et les empoigner. Les coller contre un mur, les dévisager.
Et puis les défigurer.
Quelques poignées de lucidité, pour mieux distinguer ce qui se joue derrière la vitre trempée.
On peut quitter de trop aimer, ou bien quitter de ne pas y arriver.
On peut aussi rester, s'accrocher à l'autre comme à une bouée, se prendre par les tripes et bordel, se relever ! Agripper l'amarre de la chaloupe qui suit le voilier, s'y cramponner pour se rapprocher. Parce qu'il n'y aura jamais d'école qui nous apprenne à vivre heureux, parce que le bonheur, c'est si on le veut.
Et on peut.
Avancer.
Avec l'envie d'avancer.
Crever l'abcès, il le fallait.