De peu
Pas envie de cuisiner ce soir. Pourtant il faut bien remplir cet estomac qui malgré tout, réclame.
Tu appelles Jean-Christophe et je vais chercher sa pizza. Travail d'équipe triangulaire.
A 20h30, il faut monter dans la voiture, le chauffage ne marche pas. Je suis dans la laine jusqu'au cou.
Jean-Christophe a bien vu que c'était pas la forme. Alors il m'a parlé du marronnier, de la vie qui file, qu'elle est si courte qu'il faut avoir l'impression qu'elle est bientôt finie, alors qu'il faut en profiter. Toujours les mêmes paroles, mais de son regard, je les reçois un peu différemment.
En sortant, je regarde le marronnier, je traverse, la pizza dans une main, l'espoir dans l'autre, et puis je me ravise, je reprends le trottoir. Ça serait con de mourir sans l'avoir mangée, cette italienne...
Et là, un chauffard prend le virage à la corde, faisant hurler la gomme, juste au moment où je remonte sur le trottoir.
Putain Jean-Christophe, à une pizza près, tout était fini.