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Quand Lulu raconte...
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16 avril 2008

Respect

Depuis quelques jours, Lulu travaille dans un hôtel. Rien de bien gratifiant, mais il n'y a pas de sot métier et ça fait toujours un peu d'argent. Lulu est contente d'aller travailler. De sortir un peu de chez elle, et le matin de se lever. Changer des draps, refaire des lits, imaginer les nuits des clients qui passent par ici, vider leurs poubelles, redonner vie à un hôtel, faire en sorte de ne laisser aucune trace des derniers visiteurs, pour les prochains dans quelques heures.
C'est fatiguant, le linge est lourd, et les produits sur ses mains un peu décapants, mais le moral y est, elle va travailler. Elle y met son sourire et nettoie chaque chambre comme si c'était elle qui allait y passer la nuit.
Sauf que pour ce poste, dans l'annonce il n'était pas précisé qu'elle devait aussi assurer le service du petit déjeuner. Elle ne l'a jamais fait, mais c'est l'occasion d'apprendre une nouvelle chose, peut être pas un nouveau métier, parce que ce n'est pas vraiment sa tasse de thé que de servir des cafés et des pains briochés, mais une expérience de plus à tenter. Et se dire qu'elle aura au moins essayé.

Il y a deux réceptionnistes avec lesquels elle assure le matin ce service. L'un est un peu affolé, mais sympathique et gai. Un BTS tourisme l'a amené dans cet hôtel économique, mais il est jeune et déterminé à bien faire son métier. Et il va y arriver.
L'autre est une jeune femme un peu spéciale.
Là, Lulu vous voit tous arriver, vous vous dites que forcément, tout ne pouvait pas être si beau, il y a une ombre au tableau.
Eh bien oui, mais pas une ombre, plutôt la nuit noire. Cette jeune femme, du haut de ses 23 printemps, se prend pour la directrice du Hilton de Nice. C'est à peine si elle n'a pas demandé à Lulu de lui présenter un diplôme du Lycée Hôtelier...

Sans mentionner tous les détails, listes inutiles au final, Lulu voulait seulement dire que cette femme lui a manqué de respect. Et ça, elle ne le l'accepte pas.

Elle voudrait juste ajouter qu'on ne vaut pas moins parce qu'on nettoie des chambres ou qu'on vide des poubelles, qu'on dort sous un abri-bus ou dans une résidence de luxe, qu'on s'habille chez Dior ou chez Emmaüs, qu'on mange à sa faim dans un grand restaurant parisien ou qu'on fait la queue aux restos du coeur parce qu'on n'a rien. La valeur d'un homme n'est pas égale à son uniforme. Ni à son compte en banque, ni à son statut social, qu'il soit saltimbanque ou notable.

Peut-être que cette jeune femme l'apprendra plus tard. Qu'elle réussira a laisser de côté son regard hautain et méprisant, même dédaigneux de temps en temps. Ou peut-être que ça n'arrivera pas, mais Lulu n'aura pas perdu dans tout ça. Encore une preuve que le respect une devenu une bien trop rare qualité.

Elle voulait aussi ajouter quelques synonymes qu'elle a trouvé et qu'elle transmettra sans doute à l'intéressée.

Civilité, estime, déférence, politesse, humilité, tolérance...

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Commentaires
T
Il faut bien sûr lui souhaiter d'apprendre tous ces mots nouveaux et le sens qui va avec ..
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J
c'est peut-être comme la politesse ! ça s'apprend petit. Plus tard, c'est difficile. Quelle chance elle a, la demoiselle, d'apprendre les choses essentielles pour une vie heureuse....
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