Le vide grenier
Ils y sont allés à l'heure du midi, parce qu'ils pouvaient y manger. Une merguez, une saucisse, une barquette de frites, comme un air de pique-nique tous trois assis entre les marguerites.
Et puis ils ont commencé. Beaucoup de gens avaient décidé de vider leur grenier. La demoiselle avait emmené son porte-monnaie, et la chanceuse a eu des remises sur tout ce qu'elle a acheté, sans même marchander. Lulu et Arno s'arrêtaient à chaque étal, fouillant une caisse de livres, détaillant une boîte en métal. Ils y ont trouvé des trésors, cachés entre services à thé et pots de lait : une vieille machine à écrire, une échelle de bois, une table de couture, des bijoux, du lin, des perles et des vieux livres jaunis. Arno a même trouvé un vélo. Un vieux biclou fatigué, mais déjà prêt pour la balade du prochain jour férié. Et dans les allées, sous un soleil d'été, ils ont passé une excellente journée.
Heureusement que Joséphine les a aidés pour tout transporter. Il a quand même fallu deux voyages, parce-que même en décapotable, il ne faut pas abuser.
L'échelle a trouvé sa place sur le mur du salon, et s'est acoquinée avec la plante en suspension. La table de couture a fini dans la cuisine, entre les ustensiles. Et pour le repas de ce soir, elle a été inaugurée. Trois assiettes sur le bois foncé, les pieds sur le fer forgé où trône un SINGER doré.
Pendant le repas, la discussion tournait autour du petit nom. Celui que la demoiselle cherche depuis quelques jours déjà. Alors Arno a proposé, la demoiselle a approuvé, et Lulu a mis son grain de sel, et ça, il fallait s'en douter.
Et le verdict est tombé. Elle l'appellera Dadoo. Pour son papa de coeur, un petit nom tout doux.