Les bagages

Départ dans quelques heures seulement, chez ses grands-parents. La demoiselle, sous ses airs de garçon manqué, a quand même tout d'une vraie fille, on ne peut pas le nier. Neuf t-shirts et six shorts, des chaussettes, des culottes, on dirait qu'elle part pour trois mois. "Ben comme ça, j'aurai le choix !" Lulu en a profité pour faire le tri dans l'armoire, de peur que la demoiselle emmène la totalité du placard. Et puis, il reste encore la trousse de toilette demain matin, en espérant qu'elle laisse à Lulu son maquillage et son parfum. La demoiselle grandit, son sac aussi.

Ce soir elle a demandé pourquoi Lulu avait l'air énervé. Ce n'est pas de l'énervement, mais cette inquiétude qu'elle a beaucoup de mal à dissimuler, un peu trop lourde à porter...

Quoiqu'il en soit, demain elle y sera. On inspire, et on souffle lentement. Lulu en parlait avec Martine, dix heures de route dans la journée, deux fois dans la même semaine, il faut être complètement barré.

Mais ça s'appelle l'amour maternel, et pour le coup, l'instinct est en éveil. Lulu est aux aguets. Ne reste plus qu'un cierge à brûler.

Ça va bien se passer. Ça va bien se passer. Ça va bien se passer. Ça va bien se passer. Ça va bien se passer...