Revenir
Pousser doucement la porte, m'installer sur le fauteuil, un café et une clope.
Quelques notes de Bashung ou Higelin, ça fait toujours du bien.
Rien ne change.. ;)
Et pourtant tout change.
Tout (re)prend sa forme et sa place.
J'ai toutes les pièces du puzzle.
J'ai réfléchi, rangé les choses dans ma vie, fait du tri.
J'ai beaucoup pleuré, c'était nécessaire de laver tout ce bordel à l'eau salée.
J'ai beaucoup parlé, et beaucoup regardé,
J'ai aussi beaucoup écouté, pour pouvoir me retrouver.
Perdue que j'étais dans mes sens interdits, mon ennui et mes envies inassouvies, j'ai repris la route vers les folies douces comme des drogues dures, remis le pied sur les passerelles vertigineuses, et avec le sourire. Même pas peur.
J'ai jeté les idées parasites au panier, et vidé le panier.
Et aussi jeté le panier, on ne sait jamais..
De toute façon il était percé.
J'ai changé de métier, pris des décisions comme on prend un avion, aller simple pour ailleurs, n'importe où je m'en fous, des bagages ? Non, je voyage léger.
Léger..
J'ai acheté quelques fringues, sans ceintures et sans pressions...
Pris quelques nouvelles, passé quelques appels,
Ressorti les talons et levé le menton.
J'ai la vie devant moi, et je lui montre les dents.
Un putain de sourire vissé entre mes deux oreilles.
Et pourtant...
Il y a toujours cette mélancolie, imperceptible mais pourtant là, je la crois endormie, je file sans bruit, sans poser les talons cette fois, mais elle me suit.
Elle accompagne ma route, chuchote aujourd'hui quand elle hurlait hier, alors j'ai décidé de lui laisser sa place. Parce que la chasser serait le meilleur moyen de la faire revenir. Au centuple.
J'ose même pas y penser...
Je remets un album, je finis mon café.
Je vous laisse la musique et les mégots dans le cendrier.
J'ai du travail, des photos à faire, des choses à admettre, d'autres à accepter, et d'autres encore à assumer, des gens à voir, à regarder et surtout à aimer.
Et aussi envoyer chier ma voisine qui commence sérieusement à me les briser...
Je termine en citant mon pote Oscar, j'aime ses mots, toujours justes.
"On devrait toujours être légèrement improbable" Oscar Wilde