Robinet ouvert.
Je ne voulais pas qu'elle me voit pleurer.
Et pourtant c'est sorti tout seul, comme ça.
Sans que je ne puisse rien y faire, sans pouvoir maîtriser le débit.
Robinet ouvert.
C'était là, au fond de ma gorge depuis un bon quart d'heure,
Ou depuis un bon quart de siècle, va savoir...
Elle a pleuré aussi.
Du coup.
Alors s'est consolées l'une et l'autre.
L'une dans les bras de l'autre.
Je lui ai dit la fatigue, le ras-le-bol, et cet hiver qui dure depuis quoi... trois ans maintenant !
Je lui ai dit que ça allait passer.
Que ça allait bien se passer, même.
Elle m'a seulement demandé de me reposer.
Je sais cette peur qu'elle a, que je n'aille pas très bien.
Je sais aussi que ça n'arrive presque jamais quand elle est là, tant sa seule présence règle tout, balaye tout le gris.
Mais pas là.
Je sentais cette enclume sur ma poitrine,
Même ma cigarette avait un goût dégueulasse.
Me reposer.
Pas sûre que ça soit suffisant...
Mais après une demi heure d'abandon total, les yeux clos, l'âme en veille, la tête qui dodeline et les rêves à la con, je me sens un peu mieux.
C'est peut être un bon début.
Ne me reste plus qu'à chercher les solutions pour écrire pour la suite...